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Conseil de sécurité de l’Onu : l’Algérie se voit déjà en puissance


Rédigé par le Jeudi 8 Juin 2023

A en croire la présidence et les médias algériens, l’élection du pays voisin de l’Est, le 6 juin, au Conseil de sécurité des Nations Unies serait un succès diplomatique. L’absence de réalisations d’un régime en mal de légitimité peut pousser au ridicule.



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Le Conseil de sécurité des Nations Unies vient de renouveler la moitié des sièges de ses dix membres non-permanents, comme il le fait normalement chaque année, depuis 1965.

Pour les cinq sièges à occuper pendant une période de deux ans, il n’y avait pas plus, cette année, de six candidats (République de Corée, Sierra Leone, Slovénie, Biélorussie, Guyana et Algérie).

A l’exception de la Slovénie, qui a remporté son siège par 158 voix sur celles des 193 États membres de l’Onu, contre 38/193 pour la Biélorussie, les quatre autres candidats ont été élus sans concurrence.

Ainsi en est-il des deux sièges réservés à l’Afrique. Le Sierra Léone a cumulé 188 voix/193, contre 128/193 seulement pour l’Algérie, ce qui est donc loin d’être un succès.

Les puissances et les autres

Les cinq nouveaux membres non-permanents du Conseil de sécurité de l’Onu vont rejoindre le Mozambique, le Japon, l’Équateur, Malte et la Suisse, qui ont été élus l’année écoulée.

Outre, bien sûr, les cinq membres permanents que sont  la Chine, la France, la Russie, le Royaume-Uni et les États-Unis et qui jouissent d’un droit de veto.

L’élection en tant que membre non permanent au Conseil de sécurité de l’Onu n’est, bien entendu, pas dénudée d’importance.

C’est l’opportunité pour un pays de faire entendre sa voix et de soigner son image à l’international, mais il n’en devient pas pour autant l’égal des membres permanents que sont les grandes puissances nucléaires de la planète.

Illusions de grandeur

Le communiqué publié par la présidence algérienne, suite à cette « performance » diplomatique se distingue, toutefois, par son caractère démesuré.

Il y est question du « retour de l’Algérie nouvelle sur la scène internationale », après son élection comment membre non-permanent du Conseil de sécurité de l’Onu « à la majorité écrasante des voix » (128/193…).

Les internautes marocains n’ont pas manqué d’ironiser sur un passage dudit communiqué ou la présidence algérienne prétend défendre, entre autres valeurs, « la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays » !

Pour ne pas préjuger des mauvaises intentions de la présidence algérienne, il est fort probable que la virtuelle république des polisariens, sise dans les camps de Tindouf, soit désormais considérée comme une affaire entièrement interne.

Qui sème le vent…

Il est vrai qu’avec les troubles et les affrontements inter-tribaux qui secouent les camps de Lahmada depuis quelques temps, les Sahraouis originaires des pays voisins, de Mauritanie et du Mali essentiellement, ont clairement fait comprendre à Alger que faute de l’État indépendant promis, ils ne sont pas prêts de bouger de Tindouf.

L’Algérie est déjà confrontée à deux mouvements séparatistes, ceux des Kabyles et des Touaregs. La probabilité d’émergence d’un troisième sécessionnisme en Algérie, mus par les polisariens qui ne sont pas originaires du Maroc et déçus par un demi-siècle d’échecs cumulés, n’est pas à exclure.

En fait de retour en force sur la scène internationale, Alger n’a toujours pas digéré sa mise à l’écart par Ryad dans la réintégration de la Syrie dans la Ligue arabe, alors qu’elle a déployé maints efforts pour s’afficher en l’artisan de cette réhabilitation du régime de Damas.

Succès virtuel, difficultés réelles

A l’image de leur protégés polisariens, qui en sont presque à un millier de « communiqués de guerre » annonçant mettre les provinces du Sud du royaume « à feu et à sang » (sic !),les dirigeants algériens, sans le moindre résultat positif à leur bilan, n’ont d’autres choix que d’amplifier exagérément leurs moindres actions.

Quant à l’affaire du Sahara, l’Algérie aura bien du mal à infléchir la position de l’Onu, qui soutient la proposition marocaine d’autonomie élargie dans ses provinces du Sud. Même son plus grand allié, la Russie, s’abstient de voter contre les résolutions du Conseil de sécurité à ce sujet et encore moins d’y opposer son veto.

L’Algérie a, donc, concourut toute seule pour « gagner » un siège au Conseil de sécurité de l’Onu. Un succès virtuel qui pourrait plutôt tourner en une malédiction, lorsque les polisariens vont demander à Alger ce qu’elle fait de son statut de membre non-permanent pour promouvoir leur « cause ».

Le spectacle continue à Alger, mais la fin ne sera pas du tout heureuse.





Ahmed Naji
Journaliste par passion, donner du relief à l'information est mon chemin de croix. En savoir plus sur cet auteur
Jeudi 8 Juin 2023

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